Notre manifeste

Le Lever de Terre
Alors que l’Histoire se souvient du premier Homme sur la Lune en 1969, c’est quelques mois plus tôt que l’équipage de la mission Apollo 8, alors en orbite autour de la Lune, prend un cliché de la Terre.

Une sphère bleue comme suspendue au milieu de l’immensité de l’univers, fragile et unique. 
Riche en émotions, cette photo de la Terre est depuis souvent considérée comme ce qui a aidé à lancer le mouvement écologiste. 

C’était il y a 55 ans. 
Redescendons sur Terre.

lever de terre

Depuis, de nombreux scientifiques et groupes d’experts n’ont eu de cesse de prévenir puis d’alerter sur le fait que si nous ne changeons pas notre rapport au monde, nous courrons droit à la catastrophe.
Initié par le Club de Rome et le célèbre rapport Meadows en 1972, la description de la trajectoire que notre société prend est sans appel : ce n’est pas durable. 
50 ans plus tard, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) rend compte dans son dernier rapport de l’ampleur et de la rapidité du changement climatique et de la nécessité d’agir tout de suite.

Émissions de gaz à effet de serre, préservation de la biodiversité et des écosystèmes, modes de vies, il nous faut changer.

De leurs côtés, les pouvoirs publics et instances internationales tentent d’agir : Protocole de Montréal en 1987, Sommet de la Terre à Rio en 1992, Protocole de Kyoto en 1995, Accords de Paris en 2015.
Mais enlisés dans les lourdeurs étatiques et les intérêts économiques, les réglementations signées ne sont jamais suffisamment ambitieuses, et les mesures adoptées rarement efficaces.

CO2 accord kyoto

Le constat est toujours le même, nos émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique poursuivent leur hausse (elles ont quadruplé depuis 1960 et la température moyenne sur Terre a augmenté de 1,2°C depuis la moitié du XIXème siècle), les écosystèmes continuent de se dégrader de manière exponentielle et nous nous évertuons à vivre le progrès de nos sociétés sur des modèles toujours plus nocifs pour la planète (oui, la croissance économique a toujours été très fortement corrélée à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à la destruction des écosystèmes). 

Nombreuses sont les personnes qui restent encore aujourd’hui dans une sorte de déni ou de consensus qui voudraient que nos modes de fonctionnement n’aient pas à changer radicalement pour que la situation s’améliore.

Pourtant, l’environnement, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le dérèglement climatique constituent le plus grand enjeu du 21ème siècle, et même de l’humanité.  

En effet, l’Accord de Paris stipule que pour limiter la hausse des températures entre 1,5°C et 2°C par rapport aux niveaux préindustriels (on se dirige aujourd’hui plutôt sur une trajectoire à +4°C), il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030 et atteindre la neutralité nette carbone à horizon 2050, ce qui représente une réduction de 7% par an à partir de maintenant, tous les ans. Soit la réduction qui a pu être enregistrée en 2020 par rapport à 2019, suite à l’arrêt des activités pour cause de pandémie. Depuis, celles-ci prennent une trajectoire inverse puisqu’elles augmentent en moyenne de 2% par an.

changement climatique transition ecologique

Alors que se passe-t-il ?

Sommes-nous “possédés” et inaptes au changement, comme l’imageait Dominique Bourg au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand sur France Inter ? 

Comment se fait-il que les enjeux écologiques suscitent aussi peu d’engouement aux différentes élections politiques ?

Pourquoi les propositions environnementales rassemblent-elles si peu ?

Pourquoi n’arrivons-nous pas à mener des actions concrètes et efficaces pour inverser la tendance ? 

Un triple enjeu se dessine

Parce que l’écologie ne doit plus être partisane, il devient alors nécessaire de rassembler tout le monde autour de la lutte contre le dérèglement climatique.

Si nos vies sont aujourd’hui si peu rattachées à la cause environnementale, c’est que la complexité du monde vivant et de notre impact sur la Terre ne nous a jamais été enseignée, du moins pas à la majeure partie de la population. 

Si nous n’arrivons pas à mettre suffisamment en œuvre des solutions pour inverser la tendance et mener la transition vers un monde durable, c’est que bien souvent, nous ne souhaitons pas changer nos habitudes ou ne savons pas comment nous y prendre.

L'idée de rivaje est née

L’idée d’une école qui permettrait à chacun de comprendre les mécanismes du dérèglement climatique, d’appréhender la complexité des écosystèmes et la place que l’espèce humaine tient dans cet ensemble et d’apprendre comment agir et imaginer un monde désirable délibérément choisie plutôt qu’une société dont le destin serait fatalement incontrôlé. 

À l’école, pendant trop longtemps les enjeux du développement durable et de l’écologie n’étaient pas enseignés. Ils commencent à l’être, doucement, mais représentent une part trop infime des élèves et un nombre d’heures trop insuffisant dans les programmes scolaires.
Dans les études supérieures, c’est à peine plus de 10% des formations qui ”‘abordent les enjeux socio-écologiques de manière incontournable” selon le rapport “Mobiliser l’enseignement supérieur pour le climat” du Shift Project.

Comment mener une transition écologique efficace qui doit concerner 100% de la population et 100% des secteurs de la société avec si peu de personnes qui à la sortie de leurs études ont des connaissances un minimum poussées sur les sujets environnementaux ? 

Dans le même temps, beaucoup commencent à se mobiliser à leur niveau (associations, actions, engagement), mais beaucoup sont aussi celles et ceux qui aimeraient agir mais ne savent pas comment faire ou se sentent impuissants face à la situation. 
Pourtant, on sait que si chacun agissait sur ses comportements personnels, cela permettrait une réduction de 25% à 30% des émissions de gaz à effet de serre.
C’est loin d’être suffisant, on est d’accord, mais les “petits gestes” (souvent décriés) ne sont pas vains, et c’est souvent les changements de comportements d’une minorité au départ qui permettent les changements plus profonds d’une société au bout.

Enfin, et c’est sûrement ce qui aura le plus d’impact dans la transition de nos sociétés, les entreprises et organisations, car ce sont elles qui ont un impact direct auprès de la population en s’adressant à leurs clients ou en collaborant avec leurs salariés. 
Croissantes sont celles qui intègrent la RSE au coeur de leurs stratégies (souvent car c’est dans leur ADN mais encore parfois pour se donner une bonne image ou par opportunisme).
Nombreuses sont encore celles aussi qui délaissent les questions d’impact au second plan et n’ont pas encore pris le chemin de la transition. 

Toutes ces entreprises, aussi petites ou grandes soient-elles, doivent agir en faveur de la transition. 
Parce qu’elles représentent le monde réel, c’est au sein de ces entreprises qu’il y a le plus de monde à mobiliser, et que la réussite d’un engagement plus massif passera.

Mais comment imaginer que 100% des entreprises recrutent des profils expérimentés en transition écologique lorsqu’on regarde la place de ces enjeux dans l’éducation ?

L'idée de rivaje est née de ces différents constats

D’un constat qui paraissait de plus en plus évident à nos yeux : l’éducation. 

L’accès à la connaissance et à la formation est le point de départ d’une transition réussie, elle est le pré-requis et conditionne la mise en œuvre du changement de chaque pendant de la société. 

rivaje education

Jean-Marc Jancovici disait :

"il faut comprendre et être convaincu, c'est le début de tout"
Absolument !
Et quand on comprend, chaque action vient naturellement et le changement n’est plus douloureux.
Quand on est convaincu, on n’a pas l’impression de renoncer. 

Avec rivaje, notre objectif est d’apporter les connaissances nécessaires à tous les citoyens pour rendre les enjeux environnementaux et la transition centraux dans leurs décisions.
Particuliers, salariés, étudiants, entreprises, notre objectif est de rassembler toute la société autour de cet enjeu de civilisation qui est le nôtre. 

Via l’enseignement, cet objectif s’articule autour de trois objectifs quantifiables :
- La réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement climatique. 
- La modification de nos modes de vie aujourd’hui mathématiquement non durables dans un monde fini. 
- La préservation et la régénération de la biodiversité et des écosystèmes, garants de nos conditions de vie sur Terre. 

Notre mission n’est pas bercée d’utopies.
Nous ne croyons pas que la transition se fera sans heurt, qu’elle ne sera pas dure et qu’elle ne bousculera pas nos quotidiens. Notre mission est de ramener le maximum d’espoir dans une transformation qui sera tôt ou tard exigée.

Car nous avons l’intime conviction que travailler à la réflexion d’une société ancrée dans la durabilité nous réservera un avenir heureux.

Inventer la société de demain est stimulant. 

En rejoignant l’écosystème rivaje ou d’autres acteurs de la transition, c’est toutes et tous que vous pouvez œuvrer à l’invention de ce monde de demain.

pale blue dot

En 1994, Carl Sagan disait “C’est notre foyer. C’est nous”

à la vue de la photo de la Terre capturée par la sonde Voyager à des millions de km, un petit point bleu dans l’univers, avant de poursuivre :

« Il n'y a peut-être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous n’ayons jamais connue. »

C’est pour contribuer à la préservation de ce point bleu pâle perdu au milieu de l’univers que nous avons imaginé rivaje. 

Novembre 2022